Nationale 4 Jeunes, RONDE 6: "On vit ensemble, on..."

Pour l’avant-dernière ronde du championnat de Nationale IV Jeunes, l’équipe de Paris Jeunes Echecs se déplaçait chez les seconds au général : L’équipe d’Arcueil. Les garçons, cette fois-ci, n’avaient plus vraiment d’option : c’était gagner où mettre un premier orteil en N5… Arcueil, eux, encore dans la course à la montée nous attendait le pied à l’abri mais non pour autant moins « ferme » … Les uns jouaient pour « survivre », les autres pour le titre, un match à haute tension s’annonçait, avec, pour tous, des pièces un peu plus lourdes que d’habitude… Et Paris Jeunes Echecs, un peu malchanceux, en plus de jouer à l’extérieur, devait compter avec l’absence de son « monsieur 100% » Arnaud DENJOY. Nous partîmes donc trois du Père Lachaise, sélectionneur et MANSOURI(s) en tête, et par un prompt renfort nous nous vîmes au complet à Denfert Rochereau, où un fameux RER B nous convoierait à notre destin dominical…Le trajet ferré fut court, et en Gare Laplace/maison des examens, nous finissions à pied, sous la pluie, deux ou trois kilomètres sur les hauteurs verdoyantes d’Arcueil. Nous étions une demi-heure en avance : le temps de se dire des choses… Le sélectionneur « Raymond D. » et Daniil ZLOTNIKOV, le capitaine, proposèrent une mini-réunion improvisée dont la teneur restera secrète mais qui en substance se conclut par la reprise de ces mots célèbres : « on vit ensemble, on meurt ensemble » ! Tout un programme messieurs…

A l’arrivée de nos adversaires, et passés quelques échanges cordiaux, la bande des huit prit place devant les échiquiers, impatients de livrer une bataille qui serait peut-être la dernière. L’arbitre de salle n’eut besoin de réclamer le silence : les seize joueurs venaient de remplir leur feuille de partie, ayant pris soin de « ranger » leur côté de table avec toute la concentration et détermination propres aux joueurs d’échecs : les stylos étaient parallèles aux grilles de notation, le museau des cavaliers tournés pour faire face au plateau de jeu, les dos redressés et bien droits, les bras croisés et calés, ne restait plus qu’à faire claquer le coup de feu pour voir d’innombrables personnages de bois bondir de leur starting block.

C’était parti : nous allions savoir.

Le premier à se lever fut le vice-capitaine, Léo MANSOURI, surclassé chez les pupilles, qui fort de ces récents et fulgurants progrès, expédia, d’une jolie découverte sur h7, une partie rondement menée (en 15mn) : 0-2. Son petit frère, Julien, qui nous confessa avoir fait la bringue toute la nuit et ne pas avoir les yeux en face des trous, s’adjugea quand même sa première manche ! Dans le même temps Anthony NGUYEN, qui lui avait sacrifié ses nombreux projets du dimanche pour suppléer les absences (enfin un homme sérieux… !) perdit non sans donner du fil à retordre à Thomas, son adversaire du jour : 1-3. Nos poussins, déchaînés, ne prirent quasiment pas de pause, et réclamèrent qu’on enchaînât ! C’est donc dans la foulée, qu’Anthony, se rattrapait en marquant un point, et que Julien, confronté à celui qui venait de défaire son collègue de catégorie, en état de grâce, plia l’affaire en 5mn ! (avec autorisation spéciale du sélectionneur de faire désormais la nouba à chaque veille de match !).

Le score était flatteur pour PJE, mais trop habitué à démarrer pied au plancher pour laisser échapper le morceau par la suite, on se méfiait du côté du staff… Surtout que Nayel LAGZOULI, appareillé face à un plus de 1500 Elo, ne put tirer avantage d’une ouverture tonitruante (qu’il venait juste de réviser avec son entraîneur, une chance..) et qui lui offrait deux pions d’avance dès les dix premiers coups ! 3-4. Les quatre derniers échiquiers, ceux des plus jeunes, clôturés, restait à attendre les résultats des « grands », Daniil, Louis, Stéphane, Emile qui tout à leur sérieux revendiqué depuis ce début d’après-midi, avaient la tête littéralement dans le guidon et soupesant chacun de leur mouvement, donnaient l’impression de jouer comme de jeunes Maîtres aguerris.

Lorsque Emile BROUARD se retourna pour demander à son capitaine s’il devait accepter la nulle que son adversaire lui proposait, on lui répondit tout de suite que « oui » ! Car au sortir d’une ouverture superbement jouée, avec une forte attaque en vue sur le roque adverse, Emile, ratait peut-être le gain en jouant trop sagement, et se vit embarqué dans une finale de Dame+pions plutôt périlleuse après 2 heures de jeu… Daniil, avec les noirs, pèche par excès de gourmandise en allant chercher un pion à la crème chantilly et reçoit pour seule digestion un échec qui fait mal à l’estomac : il perd une pièce nette ! On s’inquiète… D’autant que Stéphane POZNANSKI, dans une partie très serrée et très intense, place son monarque en plein centre, et entouré qu’il est de pièces mineures, semble se retrouver dans un réseau de mat. De son côté, Louis VAISSE, plein de confiance (mais ce n’est jamais bon signe chez lui !) annonce que sa qualité de plus le mènerait sans coup férir à la victoire… Quel allait être le dénouement ? Après 3 heures de jeu, tout se décantait soudain : Stéphane, en héro du jour, ne craque pas, offre une pièce en sacrifice, qui sitôt acceptée permet un mat en deux ! Louis, qui nous a effectivement fait grosse impression, pousse son adversaire à l’abandon, tant sa position est écrasante, et pour rester dans la métaphore gastronomique, « cerise sur le gâteau », le capitaine, avec un bon coup de fourchette, récupère de son indigestion, et arrive à ne pas payer l’addition ! Il l’emporte contre un 1650 ! Score final : 3-11 ! Quel exploit !

Dans le même temps, au sommet, le petit Pouchet a battu Issy-les-Moulineaux, et Gif-sur-Yvette comme prévu s’est imposé face à Fleury… Ce groupe « de la mort » n’a jamais si bien porté son nom, puisque, les 6 premières équipes ne connaissent pas encore leur sort ! Quelles seront les trois à descendre ? La seule et unique équipe appelée en division supérieure ? Il faudra attendre la dernière ronde du 29 Mai… Paris Jeunes Echecs recevra pour le maintien : Issy-les-Moulineaux… Avec cette fois-ci la « dream team » au complet… En attendant, nous savourons cette victoire et saluons la performance de nos huit valeureux.

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